NEOLITHE

Aujourd’hui, nous avons besoin d’industrialiser l’écologie en adoptant des solutions techniques pouvant être rapidement mises en place à très grande échelle.

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Présentation de Néolithe

Nicolas Cruaud et Clément Benassy sont deux ingénieurs qui se sont rencontrés lors d’un start-up weekend à l’Ecole Polytechnique. Clément, Nicolas ainsi que le père de Nicolas, William Cruad ont ainsi commencé à cadrer le projet Néolithe qu’ils présentaient tous les trois : la transformation de déchets industriels en granulats utilisables dans l’industrie de la construction.

« L’idée est venue de mon père, William Cruaud, tailleur de pierre depuis ses 16 ans. Il a une approche des matériaux assez unique, et nous avons toujours plein de projets en tête. Le projet Néolithe est né de l’envie de reproduire le phénomène de fossilisation des sédiments à l’origine de la formation des pierres, en l’appliquant aux déchets. En effectuant des recherches, j’ai trouvé que ça avait un énorme potentiel environnemental pour les déchets non valorisables qui n’ont comme avenir que l’enfouissement ou l’incinération. »

Encore étudiants à l’époque, ces deux jeunes entrepreneurs se sont concentrés à concrétiser l’idée en parallèle de leurs études et pendant leurs stages avec l’aide de William. Aujourd’hui, les 3 fondateurs travaillent à plein temps sur Néolithe avec une équipe de 4 collaborateurs.

Une startup engagée pour l’environnement

Un processus de fossilisation a très faible impact environnemental

Néolithe s’intéresse à la transformation de deux types de déchets non recyclables : les ordures ménagères et les déchets du BTP non inertes. Suivant le déchet ciblé, le processus de transformation est légèrement différent mais conduit à chaque fois à un taux de valorisation de la matière première de 100%.

1 tonne d’ordures ménagères + liant + eau + électricité = 1 tonne de granulats

1 tonne de déchets du BTP + liant + eau + électricité = 1,2 tonne de granulats

Le liant est un minéral commun abondant et très bas carbone extrait en carrière. C’est un matériau gardé secret car il est à ce jour inexploité et n’a donc pas de valeur sur le marché. Il constitue le cœur de la solution Néolithe.

Le processus de transformation s’effectue à température ambiante, il consomme donc très peu d’énergie. Le procédé est également non polluant, il ne génère aucune émission de poussières ou de fumées.

« L’incinération dégage 1 tonne de CO2 par tonne de déchets incinérés. L’énergie créée par le processus est récupérée et réemployée, ce qui permet d’éviter 200 kg de CO2 par rapport à une nouvelle source. Nous arrivons donc à un impact carbone de 800 kg. La moitié est du CO2 biogénique, issu de la matière organique et non du phénomène d’incinération, il se serait donc retrouvé dans la nature suite à des procédés naturels (décomposition…). Finalement, on est plutôt à 400 kg de CO2 par tonne.

Quand on fait le calcul pour la solution de recyclage Néolithe, en incluant le transport, on arrive à un impact de 150 kg de CO2 par tonne de déchets transformés. Du fait de la séquestration carbone de nos granulats, on se compare aux 800kg par tonne de CO2 de l’incinération, donc on diminue l’impact carbone de près de 80%. Une autre manière de voir les choses est que l’on compense l’impact carbone du béton, donc à moyen terme nous aimerions nous inscrire sur le marché bas carbone. »

Des fossilisateurs mobiles pour traiter localement et rapidement les déchets

La technologie nécessaire à la transformation est appelée « fossilisateur ». Il s’agit d’un assemblage de plusieurs pièces mécaniques (broyeurs, malaxeurs, extrudeurs…) reliées entre elles. L’ensemble du process est contenu dans des modules permettant une installation clé en main et une maintenance facilitée des machines. Ces installations sont plus petites que des installations classiques et s’adaptent aux besoins du client, en traitant de 10 à 50 tonnes par jour de déchets.

« Nous venons détourner les systèmes de collecte traditionnels, donc diminuer les transports et réduire les coûts. Ensuite, soit le client achète la totalité de l’installation et la gère en autonomie, soit il paie une prestation pour qu’un collaborateur Néolithe s’occupe du fossilisateur. »

Un premier pilote sur les déchets du BTP a vu le jour en mars 2021 et sera mis en démonstration sur plateforme en juillet 2021. L’objectif est de vendre la première installation en janvier 2022 et d’en vendre 7 autres au cours de l’année. Les solutions pour d’autres déchets comme les ordures ménagères vont apparaître courant 2022.

Néolithe a inventé un terme pour parler de son activité : l’Ecostrialisation. Il s’agit d’industrialiser l’écologie en utilisant des moyens industriels qui permettent de vrais impacts. « Aujourd’hui, nous avons besoin de solutions techniques pouvant être rapidement mises en place à très grande échelle »

Un fort potentiel à la vue du gisement national

Chaque année, ce sont 30 millions de tonnes de déchets ménagers qui sont produits en France. Si Néolithe transformait l’ensemble de ce gisement, cela reviendrait à baisser de 5% l’impact carbone français global, toute industrie confondue.

« Ce chiffre n’est pas absurde car le coût de notre solution s’aligne sur le prix classique de traitement des déchets ciblés, soit environ 100€/T. Nous avons donc un argument de poids ‘’pour le même prix, vous faites de l’écologie’’. »

Par ailleurs, l’utilisation des granulats dans la construction, et notamment en remplacement des granulats utilisés pour les routes. En France, cela représente un besoin annuel de 350 millions de tonne de granulats. En produisant 30 millions de tonnes de granulats par an, Néolithe permettrait de venir en substitution de 8.5% de la demande.

Aujourd’hui, l’objectif de Néolithe est de démontrer la performance globale des granulats lors d’une utilisation dans le secteur de la construction. Le processus vise à les rendre inertes, en suivant les mêmes normes que celles pour les déchets enfouis.

La possibilité d’augmenter le taux de valorisation d’autres matières.

Le procédé de broyage permet l’extraction de matières pures (plastiques, métaux…) à partir de matières multiples entrées dans le process. La solution NEOLITHE pourrait donc amener plus de tri et augmenter le taux de revalorisation des matières récupérées.

Néolithe et l’ADECC

Néolithe a rejoint l’ADECC en 2020 afin d’acquérir une certaine visibilité sur le territoire, et d’être tenu informé des évènements autour de l’Economie Circulaire s’y déroulant.

« Nous avons d’abord développé notre solution dans le but de répondre à la problématique climat. Cependant, nous sommes également très présents en termes de préservation des ressources, du fait que nous recyclons des déchets qui jusqu’ici ne trouvent pas de solution, et que nos granulats viennent se substituer à l’apport de matières nouvelles dans le secteur de la construction. Nous sommes donc pleinement ancrés dans l’Economie Circulaire, et avons adhéré à l’ADECC dans le but d’acquérir plus de connaissance dans ce milieu sur le territoire. »

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